Massillon oratorien et la présence de l’Oratoire en France et à Hyères.

Père Benoît Moradei
Congrégation de l’Oratoire de St-Philippe Néri d’Hyères
 
 

« Je dois tout à l’Oratoire et je n’oublierai jamais les obligations que j’ai à la congrégation »[1].

Cette congrégation longtemps florissante au point de faire concurrence aux collèges jésuites, est aujourd’hui, comme bien d’autres familles religieuses, beaucoup plus modeste. Mais bien des villes, comme Hyères, gardent la trace de leur passage et possèdent une « Rue de l’Oratoire », une « Place de l’Oratoire », ou un « Quartier de l’Oratoire ».

Avant que d’être évêque[2], Jean-Baptiste Massillon fut oratorien : entré au noviciat d’Aix à l’âge de dix-huit ans, nommé évêque à cinquante-quatre ans, il a passé trente-six années à l’Oratoire, sans compter ses années d’étude dans les collèges de la congrégation. C’est comme oratorien que Massillon a été le grand prédicateur que l’on connaît. Mieux connaître l’Oratoire, c’est mieux connaître Massillon. C’est ce que nous allons voir maintenant.

Les congrégations de l’Oratoire.

Pour clarifier et à la fois complexifier la situation, disons immédiatement qu’il existe deux Oratoires, cousins entre eux : l’Oratoire de St Philippe Néri et l’Oratoire de France. Les deux revendiquent le patronage de St Philippe Néri, grand saint romain, contemporain d’Ignace de Loyola et de Thérèse d’Avila au siècle de la Contre-Réforme.

St Philippe Néri est né en 1515 à Florence. Ce Romain d’adoption n’a jamais cherché à fonder quoi que ce soit. Arrivé à l’âge de dix-neuf ans dans la ville éternelle bien dévastée, il a improvisé, comme laïc, un type d’apostolat tout nouveau fait de rencontres, de prédications simples et de dévotions publiques. Son charisme a rapidement attiré autour de lui les foules, beaucoup de jeunes et des personnes de toutes conditions. Une fois ordonné prêtre, assez tard à l’âge de trente-six ans, il réunissait ses disciples dans une petite pièce, un « oratoire » (d’où le nom de la congrégation), au-dessus de l’église St-Jérôme-de-la-Charité, tout près du palais Farnèse. Le groupe de l’Oratoire ayant grandi, le pape lui donna la chapelle de la Vallicella et St Philippe construisit à sa place une des églises les plus élégantes de Rome : Santa-Maria-in-Vallicella, ou « Chiesa Nuova », entre la Place Navone et le Pont Saint-Ange. Nous étions en 1575, et la congrégation de l’Oratoire naissait par décret pontifical. St Philippe mourut en 1595 à l’âge de 80 ans, en odeur de sainteté dans la Ville, et bien au-delà[3]. St Philippe est considéré comme le second patron de Rome, après St Pierre lui-même.

L’Oratoire de St Philippe Néri, appelé également « Oratoire philippin », a essaimé du vivant même de St Philippe (et comme malgré lui) en Italie, à Naples ou à San Severino, mais également en Provence, à Cotignac dès 1586. Après la mort de St Philippe, l’Oratoire gagna la Savoie grâce à St François de Sales, évêque de Genève, très séduit par ce projet de vie commune des prêtres. Des communautés virent également le jour dans toute la Provence : Avignon, Cavaillon, Arles, Aix… à l’époque où des disciples de St Philippe, comme Tarugi ou Bordini, furent nommés évêques dans les Etats Pontificaux, aux sièges d’Avignon et de Cavaillon, en 1592.

Le principe de ces maisons philippines était de réunir sous un même toit des prêtres et des frères, sans aucun vœu – insistons sur ce point, ils n’étaient pas des religieux – menant une vie séculière, liés simplement par l’amour fraternel[4] et un apostolat fait de prédication, de confession, d’accueil, de direction spirituelle. Chaque maison devait rester autonome, sans gouvernement centralisé : ce fut le cas pendant des siècles. Récemment, en 1943, les Oratoires de St Philippe Néri ont dû adopter une structure juridique très légère mais plus centralisée – une confédération – pour le soutien des nouvelles fondations principalement. On compte quatre-vingt cinq maisons dans le monde entier, dont trois en France[5].

Le second Oratoire, l’Oratoire de France, ou « Oratoire de Jésus » a été fondé par Pierre de Bérulle en 1611. Bérulle est né en 1575[6] à Cérilly, dans l’Yonne. Il grandit à Paris, et fut ordonné prêtre en 1599. Sa vie spirituelle fut marquée par l’effervescence mystique de l’époque ; jeune prêtre, il était proche de Mme Acarie. En lien avec elle, dès 1604, le Père de Bérulle se consacra à l’introduction en France du Carmel réformé par Ste Thérèse d’Avila : il en fondera quarante jusqu’à sa mort en 1629. Si Bérulle était profondément mystique – il est le principal fondateur de ce qu’on appellera plus tard « l’école française de spiritualité » – il était également un très grand homme d’action. Le cardinalat, qu’il recevra deux ans avant sa mort, sera comme la reconnaissance de toute l’œuvre accomplie.

Bérulle est aussi connu comme réformateur du clergé. Ce travail, engagé par le Concile de Trente un demi-siècle plus tôt, était encouragé par de nombreux évêques français. Bérulle trouva dans l’œuvre de St Philippe le modèle de ce qu’il cherchait. Il ne rencontra pas notre saint, mais ses disciples à Rome et se laissa toucher par leur témoignage de vie. Rentré en France, Bérulle ne reproduisit pas strictement ce qu’il avait vu chez eux : il l’adapta. « Ce que Philippe Néri a réalisé à Rome avec ses oratoriens et Charles Borromée à Milan avec ses oblats, Bérulle voudrait le voir reproduit à Paris. Il supplie tour à tour François de Sales, les oratoriens de Rome et le P. Romillon, supérieur de l’Oratoire de Provence, de l’y aider ; tous se récusent[7]. Finalement sur les instances d’Henri de Gondi, évêque de Paris, il s’en charge lui-même. Pour rendre aux prêtres le sentiment de leur incomparable dignité, il faut prêcher d’exemple »[8].

Bérulle souhaitait « une société de prêtres, sans obligation de vœux, où l’on tendra de toutes ses forces à la perfection sacerdotale, pour en exercer toutes les fonctions et pour former à la piété ceux qui y aspirent »[9]. Une société de prêtres libres de vœux, qui formeraient des chrétiens fervents : ce projet rejoint bien celui de Philippe Néri. Mais aussi la centralité de la personne du Christ, Verbe incarné, et une grande dévotion à la Vierge, le refus des titres et la nécessité de la vie communautaire au service de la mission, l’importance de la prédication, et l’amour des arts, de la liberté, de la créativité. C’est d’ailleurs à Rome, à l’Oratoire, qu’est né le genre musical de l’oratorio. Enfin, une même mystique nourrissant la vie et les œuvres. Voilà autant de traits qui rapprochent les personnalités pourtant si différentes de ces deux hommes, qui rapprochent également les deux Congrégations. Il y a entre l’un et l’autre projet une vraie filiation, voulue par Bérulle, et aujourd’hui revendiquée encore par ses fils.

Même si nous avons souligné de nombreuses convergences, il existe entre les deux Oratoires quelques différences. Nous en verrons deux principales : la place du prêtre et l’organisation canonique. Elles sont importantes pour notre compréhension de Massillon, de son parcours et de son travail. Et nous verrons ce que Massillon doit à l’une et l’autre tradition.

La première différence significative entre Bérulle et Philippe Néri, c’est sans doute la figure du prêtre. Dans les maisons philippines comme bérulliennes, nous trouvons aussi bien des prêtres que des frères laïcs – appelés « confrères » chez les bérulliens. Par exemple, Massillon a été dix ans confrère avant son ordination sacerdotale. Mais chez Bérulle, la place et la figure du prêtre sont exaltées. Il y a des pages admirables du cardinal sur le sacerdoce, et il n’est pas étonnant que les évêques aient bientôt voulu confier aux oratoriens de France la formation de leurs prêtres et la gestion de leurs séminaires.

« Ce qu’est la raison d’être de ce nouvel institut : former dans l’Eglise des prêtres à tout ce qui relève de la prêtrise et leur apprendre à remplir tous les devoirs de prêtre exactement, dans l’Esprit de Dieu et à la perfection. Former et donner de bons prêtres à l’Eglise ; ce que le concile de Trente a voulu réaliser dans l’Eglise par le moyen de séminaires pour les fonctions ordinaires et communes des prêtres de la campagne, le réaliser pour tous dans l’Eglise et pour les meilleurs. Renouveler et former l’esprit de prêtrise en l’Eglise, les réduire en communauté, comme dans l’Antiquité, et en exercice et occupation de leur ministère, contre la particularité et oisiveté. Considérer les fonctions de la prêtrise : réciter les psaumes de louange et remplir l’office de louange de Dieu, administrer les sacrements, annoncer la parole de Dieu, instruire de la doctrine chrétienne les ignorants, sous l’autorité de l’évêque donner des missions en diverses parties du diocèse, instruire les prêtres ignorants »[10].

St Philippe cherchait plutôt, comme St François de Sales plus tard, à promouvoir la sainteté des laïcs, la sainteté de tous les baptisés. A cet effet, les philippins devaient prêcher de façon simple, confesser, diriger spirituellement les fidèles réunis à l’Oratoire, avec un grand amour des arts et de l’histoire, un grand attachement à la liberté des personnes et à la promotion des charismes. St Philippe faisait prêcher des laïcs. Pour Philippe, un prêtre n’était donc prêtre que pour servir ses frères. On ne trouve pas chez lui de théologie du sacerdoce ou de mystique sacerdotale. Rappelons que St Philippe a vécu comme laïc dans l’Eglise la moitié de sa vie[11].

Une seconde différence importante entre Pierre de Bérulle et St Philippe Néri, concerne la structure canonique de leurs maisons. Le 11 novembre 1611, Bérulle fonde à Paris l’Oratoire de Jésus, appelé plus tard Oratoire de France, pour le distinguer de l’Oratoire de St Philippe Néri, sur l’emplacement du Val de Grâce. Cette congrégation est approuvée à Rome, en mai 1613, par le pape Paul V. « Ce que la Compagnie de Jésus est au Saint-Siège, Bérulle rêve que son Oratoire le soit aux évêques »[12]. Moins de vingt ans plus tard, « à la mort de son fondateur en 1629, les oratoriens seront environ quatre cents prêtres répartis en une soixantaine de maisons. Leur église de la rue Saint-Honoré achevée seulement en 1750 (l’actuel temple protestant de l’Oratoire) est devenue la paroisse de la Cour »[13].

Philippe Néri, à l’inverse, n’avait pas de projet unifié – il n’avait pas de projet du tout ! – et il refusa toute sa vie toute forme d’unification des maisons qui se fondaient sur le modèle de celle de Rome, un peu partout en Italie, puis en France ; chaque congrégation devait demeurer autonome ; chaque prévôt de congrégation était supérieur majeur de sa maison, au même titre qu’un abbé dans son abbaye. On ne devait pas changer de maison, sauf dans le cas bien précis de nouvelles fondations à réaliser.

Les maisons de l’Oratoire de Jésus en revanche, qui naîtront en France, seront dirigées depuis la maison mère, à Paris. Il n’y aura jamais qu’une seule congrégation répartie en plusieurs maisons. Les pères et confrères pourront ainsi changer plusieurs fois de maison au cours de leur vie – c’est ce qui explique la grande mobilité de Jean-Baptiste Massillon au cours de sa vie oratorienne, surtout les premières années.

« Philippe pensait à la cité italienne, les fondations philippines restaient indépendantes les unes des autres. Bérulle pense au royaume de France qui s’unifie, envisage une organisation vaste et structurée, avec supérieur général, maisons de formation collective, à partir desquelles l’autorité pourra distribuer les sujets suivant les besoin des communautés et décider de fondations nouvelles »[14].

Pour conclure ce chapitre, on peut se demander aujourd’hui quelle a été la postérité de l’Oratoire en France. Ce que l’on retient de l’Oratoire en général ce sont ses collèges, plus que sa spiritualité ou son organisation. Bérulle n’avait pas prévu de fonder de collèges pour éviter de concurrencer les jésuites, mais le pape Paul V en érigeant la congrégation en avait volontairement ouvert la possibilité[15]. C’est là que Massillon fit ses études. A partir de 1660, les oratoriens prirent également la charge de plusieurs séminaires diocésains[16], dont le nombre fluctuera au cours du 18ème siècle en raison des accointances de plusieurs oratoriens avec le jansénisme. Après la mort de Bérulle en 1629, la congrégation ne cessa de se développer. Elle fut supprimée le 18 août 1792[17] ; elle fut refondée en 1852 après quelques essais infructueux, et reprit son activité éducatrice, sans s’y enfermer. Actuellement les oratoriens de France sont une quarantaine pour une dizaine de maisons[18], dont trois paroisses à Marseille, Lyon et Paris, et quatre collèges[19].

Les disciples les plus célèbres du Cardinal de Bérulle, Condren et Bourgoing, ont reçu et transmis l’héritage spirituel de leur fondateur. St Vincent de Paul le choisit comme père spirituel vers 1611, et lui doit certainement l’éclosion de sa vie spirituelle. St Jean Eudes, entré à l’Oratoire en 1623 à l’âge de vingt-deux ans, connut bien également Bérulle ; il quitta la congrégation en 1643 pour fonder la société des prêtres de Jésus et de Marie (les Eudistes) destinée exclusivement à l’encadrement des séminaires. Jean-Jacques Olier, fondateur des Sulpiciens, ne connut Bérulle que par le père de Condren, mais il s’inscrivit dans la droite ligne de sa spiritualité. On peut ajouter les noms de plusieurs grands hommes[20] : Pascal, Bossuet, St Louis-Marie Grignon de Montfort, Dom Guéranger (refondateur des bénédictins en France), Faber (cofondateur avec le Bx John-Henry Newman de l’Oratoire philippin en Angleterre), Libermann (fondateur des Pères du Saint-Esprit ou Spiritains), le Bx Dom Marmion… On pourrait citer également les noms d’oratoriens célèbres comme le philosophe et moraliste Malebranche, Richard Simon, initiateur de l’exégèse moderne, et bien-sûr Jean-Baptiste Massillon. Joseph Fouché, si connu pour sa participation à la Terreur révolutionnaire, fut confrère oratorien, non prêtre donc, immédiatement avant la Révolution française.

L’Oratoire d’Hyères et le parcours oratorien de Massillon

Sur l’origine de l’Oratoire d’Hyères, les historiens développent deux hypothèses.

La première est qu’il a existé un oratoire philippin avant celui de France. Le Cardinal Alfonso Capacelatro (oratorien de St Philippe et cardinal archevêque de Capoue au 19ème) cite à Hyères la présence d’un Oratoire philippin parmi les Oratoires de Provence ; cet Oratoire aurait donc précédé celui qu’a connu Massillon. Cela ne relève pas de l’impossible, puisque toutes les maisons philippines en Provence furent intégrées à la famille bérullienne au début du 17ème siècle. Le premier exemple qu’on puisse donner de ce genre de transfert est celui de Cotignac, où le père Rollin-Ferrier et sept compagnons fondent l’Oratoire à la manière de Rome en 1586, fondation confirmée en 1599 par Rome[21]. Or cette maison rejoindra la congrégation de Bérulle en 1614, devenant même la seconde maison de l’Oratoire de France. De même le rattachement des Oratoires philippins de Provence sous la houlette du père Romillon est négociée en 1613 et actée en 1619. Néanmoins, l’existence d’un Oratoire philippin à Hyères à la fin du 16ème siècle ou au début du 17ème ne semble pas avoir d’appuis certains. Le Père Auvray (oratorien de France) qui a travaillé cette question écrit : « Je n’ai trouvé aucune trace de communautés de l’Oratoire à Hyères, Toulon et Grasse qui sont citées par Capacelatro »[22].

La deuxième hypothèse, la plus fondée, donne l’année 1649 pour l’ouverture d’un Oratoire à Hyères, simple maison de repos dans un premier temps. Le collège ne vint qu’ensuite : en 1669 pour les uns, en 1689 pour les autres. C’est sur les ruines de ce collège tout près de St-Paul que sera construite l’école Jules Michelet en 1887. Mais si la date de 1669[23] cadre bien dans le parcours de Massillon, celle de 1689, soutenue par Jules Icard ou Gustave Roux[24], pose problème : en 1689 Jean-Baptiste avait déjà vingt-six ans et faisait partie de la congrégation depuis huit ans déjà. Il ne peut dans ce cas avoir étudié chez les Pères d’Hyères avant son départ pour le collège de Marseille. Cela ne nous empêche pas d’imaginer le petit « Masseilhon » (c’est son nom d’origine, francisé en « Massillon » à Paris) dans les couloirs et la chapelle des Pères durant son enfance et sa première adolescence.

Le chanoine Marcel, dans un article, décrit ainsi ce que le jeune Massillon voyait au loin : « Ces vagues, que de fois le petit Jean-Baptiste les a contemplées de près sur la plage et de plus loin, depuis l’étage supérieur de cette maison, celle de ses parents, et depuis la terrasse du Collège des Pères de l’Oratoire de Jésus, récemment installé dans la Cité, quand, écolier, il se rendait là, chaque matin, depuis l’âge de neuf ans, auprès d’hommes vénérables – ils étaient douze, dont trois régents – consacrant leur temps à prier, à étudier, à préparer et exercer leur apostolat d’écrivains, de conférenciers, de prédicateurs, de maîtres de la jeunesse, attachés aux fortes disciplines traditionnelles, sans se priver d’être ouverts aux courants nouveaux de la pensée (…). De la rue Rabaton (sa maison natale) il n’était qu’à cent mètres à peine de l’Oratoire. Il débouchait là-haut en pleine clarté et, avant d’entrer dans le collège, regardait vers la mer »[25].

Jean-Baptiste Massillon a donc bien connu l’Oratoire à Hyères (avec ou sans collège). Il y a reçu sa première éducation. Après avoir essayé de l’intégrer à son étude, son père permit qu’il poursuive ses études et l’envoya à Marseille au collège de l’Oratoire en 1678. Massillon avait quinze ans et il y restera pensionnaire trois ans. A dix-huit ans, sa vocation oratorienne affermie, il entra au noviciat d’Aix, appelé « institution » chez les oratoriens, le 10 octobre 1681. La règle commune dans la seconde moitié du 17ème siècle voulait qu’un candidat soit reçu dans la maison d’Aix, sans monter à Lyon ou Paris, à cause de l’éloignement de la Provence. Ce fut donc le cas pour Massillon[26].

Soulignons le rôle que tenaient leurs collèges dans le recrutement des oratoriens : Hyères a fourni vingt-cinq oratoriens en un siècle et demi (jusqu’en 1790) dont cinq parents de Massillon[27], Toulon cinquante et Marseille cent quatre-vingt un[28]. « Comme il est normal, la congrégation se nourrit de ceux-là mêmes qu’elle a formés depuis l’enfance, grâce aux liens tissés avec notabilité urbaine »[29].

Au bout d’un an, Massillon franchit la première étape et devint « confrère », oratorien laïc. En 1682, il partit étudier la théologie à Arles (deux ans). Il fut remarqué pour son intelligence et son rayonnement. Comme confrère enseignant, il fut ensuite envoyé successivement à Pézenas trois ans (1684-1686), puis Marseille (1686-1687), Montbrison (1687-1689), Riom (1689-1690) et Vienne, où il fut ordonné diacre en 1690 et prêtre en 1691. Il avait donc vingt-huit ans. Il resta à enseigner au séminaire de Vienne et à prêcher six années, jusqu’en 1695. En 1695-1696, il fut envoyé à Lyon, et, de là, très rapidement, à  Paris. Avant d’arriver à Paris, Massillon fit un séjour de trois ou quatre mois dans la Trappe de Sept-Fons. Fut-il attiré par la vie au désert ou voulut-il fuir des difficultés particulières ? Il renonça finalement à la vie monastique pour suivre l’appel du nouveau supérieur de la congrégation, le père de La Tour. Il restera vingt-deux ans à Paris jusqu’à son ordination épiscopale en 1618 et son départ pour Clermont en 1619.

Posons-nous maintenant la question : qu’y a-t-il de proprement oratorien chez Jean-Baptiste Massillon ? Bien des aspects de sa vie et de sa pensée rappellent St Philippe Néri ou Pierre de Bérulle. Son amour de la solitude et du désert par exemple, comme St Philippe qui pensa un moment entrer chez les bénédictins et échapper aux affaires de son père ; ne perdons pas de vue que le nom de sa congrégation, « l’Oratoire », désigne un lieu intime pour la prière retirée et cachée. St Philippe chercha toujours la solitude, même en plein cœur de Rome et au milieu de sa communauté.

Pensons à l’amour de Massillon pour le Christ et pour l’Eglise primitive : le retour aux sources, aux Ecritures, aux premiers chrétiens est caractéristique de son esprit oratorien. Sa dévotion pour la Vierge Marie et l’insistance sur l’exemple des saints et des Pères de l’Eglise, son amour de la science et des arts, son audience auprès des petites gens comme des grands de ce monde, voilà encore des traits qui le rapprochent de St Philippe et de Bérulle. Chez ces hommes, on côtoie des princes et des rois avec une liberté intérieure très grande, détachés de toute ambition terrestre, avec une liberté de ton et d’attitude tout à fait remarquable. Il suffit de relire les prédications du Petit Carême[30]pour se rendre compte de la liberté et de l’audace qui animaient notre prédicateur hyérois. Et c’est peut-être cet aspect bien connu de la vie de Massillon qui nous paraît le plus oratorien : il n’hésita pas comme évêque à demeurer véritablement dans son diocèse[31], et à visiter toutes les paroisses de cet immense territoire au moins deux fois, selon ce que sa force lui permit d’accomplir. Il resta toute sa vie attentif aux pauvres et aux malades : il voulut qu’ils fussent ses héritiers universels, par un testament en faveur du grand Hôtel-Dieu de Clermont.

Parmi tous ces aspects, nous en soulignerons deux autres, l’un plus philippin, le second typiquement bérullien : l’importance du ministère de la prédication, et l’importance de la figure du prêtre.

Massillon, à son arrivée à Paris, disait des prédicateurs qu’il entendait : « Je leur trouve bien de l’esprit et bien du talent ; mais si je prêche, je ne prêcherai pas comme eux »[32]. Ce n’était plus le jésuite Bourdaloue que l’on entendait prêcher, ni les grands Mascaron, Bossuet, Fléchier, ou Fénelon, pris par leurs évêchés. C’étaient des prédicateurs médiocres qui cherchaient plus à briller qu’à toucher. C’est justement là que Massillon fut brillant : en touchant les cœurs et en frappant les esprits. En vingt ans, de 1699 à 1719, il prêcha deux Carêmes à Versailles en 1701 et 1704, et ailleurs vingt Carêmes et onze Avents, dix panégyriques, quatre oraisons funèbres, plus divers sermons pour des fêtes particulières. Il prêcha, on se le rappelle, à Versailles devant le roi, aux Tuileries et à Paris. C’est à lui que l’on confia l’oraison funèbre du Dauphin et celle de Louis XIV[33].

On trouve son style ample et répétitif, comme Cicéron, mais sa langue est parfaite, ses images équilibrées, son éloquence humble et douce. « On ne prêche pas pour amuser, mais pour convertir ; et c’est ce à quoi visait Massillon, dans la rhétorique sacrée qu’il enseignait à Saint-Magloire »[34].

« Prédicateur de grand talent, son éloquence douce et mesurée est toute nourrie de spiritualité bérullienne et animée d’un amour immense des âmes auxquelles il s’adresse. La perfection de son style donne parfois l’impression qu’il s’écoute un peu lui-même mais c’est bien plus par obéissance à une discipline qu’il enseigna si longtemps »[35].

« Les sermons de Massillon sont des conseils affectueux, des reproches, à la fois tendres et véhéments qui raniment l’énergie de la volonté plus qu’ils n’éclairent l’intelligence, qui attendrissent l’auditeur, l’obligent à verser des larmes, ou du moins à se frapper la poitrine en disant : j’ai tort. On sait que, lorsque Massillon eut terminé la station de l’Avent à Versailles, Louis XIV, qui aimait à donner des éloges délicats, comme il aimait à les recevoir, lui adressa devant toute la Cour ces paroles flatteuses : « Mon  Père, j’ai entendu plusieurs grands orateurs dans ma chapelle, j’en ai été fort content ; pour vous, toutes les fois que je vous entends, je suis très mécontent de moi-même. » »[36]

Pour le comparer à Bourdaloue, on peut dire, avec l’abbé Touze, que si ce dernier cherchait à frapper les intelligences, Massillon cherchait à émouvoir. Est-ce là une caractéristique oratorienne ? Certainement. Plus philippine que bérullienne d’ailleurs. Bérulle était un théologien mystique, assez ardu. Philippe Néri, lui, discourait très familièrement sur la Parole de Dieu, afin de toucher les cœurs et de les convertir. Il n’encourageait pas l’éloquence, la tournant même en ridicule, pour déjouer toute forme d’orgueil. Il poussait ses disciples à gagner les âmes à Dieu, aussi bien dans les milieux populaires que parmi les grands de ce monde, à commencer par les papes, les princes et les cardinaux. Massillon était éloquent, certes, il apprenait ses sermons par cœur, fuyait toute improvisation (contrairement à St Philippe) et travaillait énormément ses textes. Mais on peut dire que cette éloquence et cette recherche n’avaient pas pour but sa gloire de prédicateur ou la perfection de la langue : il cherchait à mouvoir la volonté de son auditoire, à changer la vie de ceux qui l’écoutaient. Et il y parvenait.

Le second trait oratorien de Massillon que nous aimerions souligner, c’est son attention très particulière au sacerdoce. Massillon est un véritable fils du concile de Trente, et un vrai disciple du Cardinal de Bérulle. « L’idée du prêtre que l’on trouve exprimée sous la plume de Massillon est en effet d’essence bérullienne »[37]. La figure du prêtre est au cœur de la pensée bérullienne. Ainsi on voit Massillon former les séminaristes de Saint-Magloire dès son arrivée à Paris, au travers de conférences que nous pouvons lire encore. Comme évêque, il réunit chaque année ses prêtres en synode diocésain, les nourrit d’instructions régulières et les soutint lors de ses visites pastorales. Sur quoi insistait-il ? Sur la dignité éminente du sacerdoce, pont jeté entre le ciel et la terre ; sur la sainteté de vie du prêtre, sur sa vie spirituelle, son zèle apostolique, son intégrité, sa douceur, son attention aux pauvres et à la jeunesse.

« Alors qu’il voyait le clergé ouvert et exposé au luxe, à l’ambition et à l’inutilité, Bérulle a eu l’immense mérite de rappeler que l’état de prêtrise est saint et sacré en son institution, et même l’origine de toute la sainteté qui est en l’Eglise de Dieu »[38]. De même, pour Massillon, « un saint prêtre est le plus grand don que Dieu puisse faire à la terre… Nous ne vous demandons pas, ô mon Dieu, la fin des maux qui nous affligent, la cessation des guerres et des troubles, des saisons plus heureuses, le retour de l’abondance et de la prospérité, donnez-nous de saints prêtres et vous nous donnerez tout avec eux »[39].

Rien à voir avec une vision cléricale des choses. Ce qui était en jeu chez Bérulle ou Massillon, c’était la structure salvifique de l’Eglise et la sanctification de l’humanité sauvée par le Christ. De fibre oratorienne, Massillon sut toujours travailler avec et pour des laïcs, sans aucun complexe de supériorité, prêchant par la parole, et avant tout par l’exemple, l’humilité et la douceur.

Concluons ce rapide parcours. Nous avons voulu aborder Massillon par le biais de sa famille spirituelle, l’Oratoire. Pour quelle raison ? Parce que sa vie personnelle, religieuse, littéraire et missionnaire est née à l’Oratoire. Il y a grandi, il lui est resté fidèle toute sa vie – même si l’ordination épiscopale l’obligea à quitter la congrégation[40]. Evêque, il resta oratorien de cœur. L’Oratoire fondé par St Philippe Néri, adapté en France par Pierre de Bérulle, est certainement une des clefs de compréhension majeure de l’œuvre et de la vie de Massillon.

Un jour on demanda à Massillon où il puisait tout ce qu’il disait ; il répondit : « Dans mon cœur ». Voilà, pour finir, la source la plus pure de l’Oratoire : le cœur, ce siège de l’émotion, de l’amour et de la volonté.

« Seigneur, tout ce que j’ai est désormais à vous. Régnez en souverain dans mon cœur. Je ne veux plus vous en disputer la possession. Il n’est fait que pour vous et je vous le dois par justice, par reconnaissance, par tous les motifs imaginables… Mes penchants, mes désirs, mes projets, mes talents, mes forces, mes faiblesses mêmes, tout est à vous… Heureux si je ne rétracte jamais le don que je vous fais… Ainsi soit-il »[41].


[1] Propos de Jean-Baptiste Massillon à ses amis, rapporté par R. Darricau, « Le prêtre dans la pensée de Massillon », in Etudes sur Massillon, Publications de l’Institut d’Etudes du Massif Central XIII, 1974, p. 36.
[2] Il fut nommé évêque de Clermont le 11 novembre 1717 à l’âge de 54 ans, mais il ne fut sacré qu’un an après, le 21 décembre 1718 et ne prit possession de son siège épiscopal que le 29 mai 1719, deux années pendant lesquelles il continua ses prédications parisiennes. Il n’habita définitivement dans son évêché qu’à partir de 1721 jusqu’à sa mort en 1742.
[3] Pour la petite histoire, il fut canonisé en 1622 en même temps que St Ignace de Loyola, St François Xavier, Ste Thérèse d’Avila et St Isidore de Madrid (patron de la vallée de Sauvebonne à Hyères) ; on raconte que ce jour-là les Romains se disaient en souriant : « A Saint-Pierre, le pape a canonisé quatre espagnols et un saint ! »
[4] Sur ce point de l’absence de vœux, des congrégations féminines avaient déjà vu le jour, les béguines par exemple. L’histoire de Marseille rapporte que Ste Douceline d’Hyères disait à ses compagnes : « Restez unies, dans l’amour du Seigneur, car vous êtes ici rassemblées dans l’amour du Christ et le Christ vous a liées en sa Charité. Tous les autres saints ordres ont un lien très fort, leur Règle ; mais vous autres, le seul lien qui vous lie, c’est la Charité. Cette pauvre cordelette vous tient unies dans le Christ. » (Regards sur notre histoire, Supplément de L’Eglise aujourd’hui à Marseille, 1997, p.11)
[5] Nancy (fondée en 1990), Dijon (en 2011) et Hyères en 2012. En France l’Oratoire philippin avait disparu de France au début du 17ème siècle, totalement absorbé dans l’Oratoire de France. Le Cardinal Newman, récemment béatifié, fonda l’Oratoire de Birmingham en 1848.
[6] Année de la fondation de l’Oratoire de St Philippe Néri.
[7] Il faudrait rajouter César de Bus, fondateur en 1592 des pères de la Doctrine Chrétienne (M. Dupuy, Bérulle et le Sacerdoce, Paris, 1969, p. 87-89 ; cité par R. Cadoux, Bérulle et la question de l’homme, Paris, 2005, p. 40).
[8] P. Cochois, Bérulle et l’Ecole française, Paris 1963, p. 26.
[9] R. Boureau, L’Oratoire en France, p. 24.
[10] Œuvres de piété 311, OC Cerf, t. IV, 392 ; cité dans R. Cadoux, p. 40.
[11] Cochois, p. 124 : « Le sursaut de l’Eglise de France à l’issue des ‘guerres de religion’ tient à quelques grandes figures. Deux émergent : celle de François de Sales [ajoutons son prédécesseur St Philippe Néri] expliquant aux chrétiens vivant dans le monde qu’ils peuvent et doivent devenir saints dans leur état de vie ; celle de Bérulle expliquant aux prêtres séculiers qu’il y a une plus grande exigence de sainteté dans leur état de prêtrise que dans la profession religieuse. De telles affirmations nous semblent aller de soi aujourd’hui, elles étaient au début du XVIIè siècle proprement  révolutionnaires ».
[12] Cauchois, p. 28.
[13] Boureau, p. 26
[14] G. Rotureau, « Oratoire bérullien », in Dictionnaire de spiritualité, Paris 1982, col. 848.
[15] Sur le site de l’Oratoire de France, http://www.oratoire.org/lhistoire-de-loratoire, on peut lire cette notice intéressante : « au début de la Révolution près de la moitié des maisons oratoriennes sont vouées à l’enseignement. On y propose un enseignement moderne : le français est introduit comme langue scolaire à la place du latin, les programmes s’ouvrent à la littérature contemporaine, à l’histoire nationale, et à la géographie, y compris humaine. On y pratique aussi les sciences : mathématiques, physique, astronomie,         « histoire naturelle », et les langues vivantes dans les écoles militaires. Dans toutes les classes, on a le souci des méthodes pédagogiques, on souhaite échapper à l’ennui des bourrages de crânes. On privilégie l’intelligence sur la mémoire, l’intérêt sur la coercition, la nourriture de l’esprit sur le dressage des réflexes ; il s’agit de digérer, et pas seulement avaler. Pour cela, une certaine liberté est nécessaire : dans une époque où de fortes pressions religieuses et politiques tendent à interdire certains auteurs, l’Oratoire a toujours refusé unanimement d’adopter, en corps, quelque système philosophique ou théologique, laissant à chacun de ses membres la liberté de pensée dans les questions laissées ouvertes. Cette liberté des maîtres met les élèves en condition de liberté : respect de l’originalité de chacun, possibilité de s’exprimer ».
[16] W. Frijhoff – D. Julia, « Les Oratoriens de France sous l’Ancien régime. Premiers résultats d’une enquête », in Revue d’histoire de l’Église de France, Tome 65, N°175, 1979, p. 232.
[17] G. Rotureau, « Oratoire bérullien », in Dictionnaire de spiritualité, Paris 1982, col. 849 : en 1641 il y avait 403 pères dans 58 maisons ; en 1702, 581 dans 85 maisons ; en 1714, 683 dans 84 maisons ; en 1788, ils n’étaient plus que 293 pères dans 73 maisons pour plus de 400 confrères.
[18] Source : site officiel de la congrégation www.oratoire.org.
[19] Malheureusement, le célèbre collège de Juilly vient de fermer ses portes en 2012.
[20] A. Molien, « Bérulle », in Dictionnaire de Spiritualité, Paris 1937, col. 1572-1579.
[21] « … plusieurs oratoires s’érigèrent tous les jours et sont érigés jusqu’à aujourd’hui (an 1586)… à l’exemple de celui de Rome… le sixième est en l’église de Sainte-Marie de Grâce, diocèse de Fréjus en Provence ». « Le 13 novembre 1599, le pape Clément VII signait la bulle qui reconnaissait canoniquement l’Oratoire de Cotignac ». « 1614, le père André Told, oratorien de Notre-Dame-de-Grâce… rencontre Pierre de Bérulle et son Oratoire. Il revient sur le Mont Verdaille et rédige le 20 septembre, avec ses confrères, un traité d’union entre les deux Oratoires ». G. Blanc, Histoire religieuse de Cotignac, Cavaillon 1986, p.99 ; 105 ; 107.
[22] P. Auvray, de l’Oratoire de France, « Les Oratoires philippins en France », in Oratorium archivum historicum oratorii sancti philippi neri, Rome ann. VII, 1976, p. 3 à 19.73-88.
[23] Abbé Touze, Massillon, Marseille 1898, p. 5 : « C’est probablement en 1669 que fut créé le collège d’Hyères ».
[24] J. Icard, Notes historiques sur les rues d’Hyères, Hyères 1910, p. 179 : « D’abord simple résidence ou maison de repos, l’Oratoire d’Hyères fut créé en 1649… Il ne fut converti en collège que longtemps après, par un arrêt rendu en Conseil du Roi le 21 octobre 1689 ». Repris par G. Roux, Pages d’histoire d’Hyères, Le Muy 1954, p. 45 : « 1649 : Les Oratoriens se fixent à Hyères ; en 1689, ils ouvrent un collège. En 1700, ils étaient au nombre de 14 ». Cf le même, note 78 p. 81.
[25] L.-E. Marcel, « A la découverte de la grande et pure gloire d’Hyères, Jean-Baptiste Massillon », Montligeon 1963, p. 4.
[26] « Les Oratoriens de France sous l’Ancien régime », p. 235, 237 : une assemblée de 1658 précise que les postulants « ne seront point reçus à la première et seconde vue, mais après avoir donné quelques marques de vocation et témoigné quelques signes de persévérance (…). On recevra peu d’enfants au-dessous de 17 ans, peu de vieillards et très peu de personnes au-dessus de 30 ans qui auront vécu dans la corruption du siècle ».
[27] Blampignon, Massillon, Paris 1879, T. 1, p. 12-19.
[28] « Les Oratoriens de France sous l’Ancien régime », p. 253.
[29] « Les Oratoriens de France sous l’Ancien régime », p. 254.
[30] Devant Louis XV alors âgé de 8 ans, en 1718, Massillon était « évêque nommé », non encore ordonné.
[31] Cette stabilité est toute philippine. Massillon ne retourna que deux fois à Paris en vingt ans, par obligation.
[32] Touze, p. 30.
[33] Touze, p.62 : « L’oraison funèbre de Louis XIV fut prêchée aussi à Notre-Dame, par Maboul, évêque d’Alet, et à Saint-Denis, par Quinqueran de Beaujeu, évêque de Castres. Ce dernier avait été professeur de Massillon à Arles » (note 1).
[34] Touze, p. 32.
[35] J. Harang, La spiritualité bérullienne, Chambray 1983, p. 90.
[36] Touze, p. 34.
[37] R. Darricau, « Le prêtre dans la pensée de Massillon », in Etudes sur Massillon, Publications de l’Institut d’Etudes du Massif Central, XIII, Aurillac 1975, p. 36.
[38] Cochois, p. 132.
[39] Darricau, p. 39-40.
[40] … et lui permit d’être élu à l’Académie française, elle qui ne pouvait s’adjoindre les membres des congrégations.
[41] J.-B. Massillon, fin de sa conférence ecclésiastique sur la communion, citée dans J. Harang, La spiritualité bérullienne, Chambray 1983, p.73.
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