Bienheureux Jean Giovenale Ancina, 30 août

Bienheureux Jean Giovenale ANCINA, évêque, (1545-1604)

Fêté le 30 août

Minolta DSC Mémoire

Jean Giovenale Ancina, de Fossano, ayant accompli ses études scolaires à Pavie, obtint le diplôme de médecine à Turin et il enseigna dans l’université de cette ville. Mû par une inspiration céleste, il se rendit à Rome où il commença à suivre les exercices de l’Oratoire et il se donna avec assiduité à l’étude de la théologie et de la Sainte Ecriture. Accueilli dans la Congrégation de l’Oratoire, il devint prêtre à plus de trente deux ans.

Sur la demande de Saint Philippe, il partit pour Naples avec d’autres compagnons, où il promut grandement les exercices de l’Oratoire. Sur son conseil, le peuple napolitain érigea en l’honneur de son saint Patron Janvier la splendide chapelle, dite du Trésor.

Contre sa volonté, il fut désigné évêque de Saluzzo par le Pape Clément VIII ; là, il s’efforça surtout de restaurer la discipline ecclésiastique qui avait décliné ;  par sa piété, son enseignement et sa charité, beaucoup changèrent de vie.

Il mourut sereinement le 30 août 1604, à cinquante neuf ans. Il fut placé au nombre des Bienheureux par le Pape Léon XIII en 1890.

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Témoignage de Saint François de Sales sur les vertus héroïques du Bienheureux Jean Giovenale Ancina. (Ex. Summarium Process. Roman., cap 27).

Un vrai pasteur

Il m’est très agréable et cela me remplit de joie d’entendre que je dois brièvement mettre en lumière la vie et la façon de vivre du très illustre et très révérend père, Monseigneur Jean Giovenale. Si en effet, comme le dit le grand Grégoire de Nazianze, les évêques sont les peintres des vertus, chose très belle, et qu’ils doivent par leurs paroles et leurs œuvres reproduire cette réalité si belle d’une manière harmonieuse et autant que possible le plus précisément, je ne doute pas du tout que nous trouverons dans la vie de notre célèbre et très estimé Jean Giovenale l’image de la justice chrétienne, c’est-à-dire de l’accomplissement parfait des vertus.

Lorsque je me trouvais à Rome pour traiter de quelques questions, je pus voir de nombreuses personnes de grande sainteté et doctrine qui ornaient la Ville ; et dans la Ville, le monde, avec leurs œuvres ; mais parmi tous ceux-là, la vertu du Père Giovenale occupait avec importance les yeux de mon esprit, d’une façon toute particulière.

J’admirai, en effet, la très grande érudition de cet homme, et sa connaissance de disciplines variées, le profond mépris de lui-même, la si grande force d’expression, de ses paroles, de ses habitudes, et en même temps la profondeur de la grâce, de la courtoisie et de la douceur, parce qu’il n’échange pas un faste pour un autre, comme il arrive à  beaucoup, mais avec une véritable humilité, et il n’étale pas la charité par la prééminence de la science, mais par la charité qui édifie il mettait de l’ordre dans la science elle-même, aimé de Dieu et des hommes.

Par conséquent, ceux qui étaient touchés intérieurement par l’amour céleste désiraient suivre un mode de vie plus parfait et demandaient son conseil ; lui, avec une très grande amabilité les conduisait par la main et avec attention dans l’institution qu’il tenait le plus adapté pour chacun, cherchant toujours la plus grande gloire de Dieu, parce qu’il n’était ni de Paul, ni de Pierre, ni d’Apollos, mais du Christ Jésus. Et donc il ne s’occupait pas dans les questions temporelles ou spirituelles des mots froids « mon » ou « ton », mais il considérait vraiment tout dans le Christ et pour le Christ : pour cette raison, j’ai maintenant à disposition dans cet homme un exemple de grande charité parfaite.

Puis lorsque de l’excellent genre de vie qu’il menait dans la Congrégation de l’Oratoire, il fut appelé au ministère épiscopal, sa vertu commença à resplendir plus fortement encore et plus clairement, comme étant naturelle, en guise de lampe ardente et éclairante qui, posée sur le chandelier, illumine tous ceux qui se trouvent dans la maison.

Il attirait vers lui les yeux et les âmes de tous par sa noble affabilité et sa bonté très douce pour tous, et comme pasteur remarquable et attentif, il appelait par son nom ses brebis pour les mener sur de verts pâturages, les nourrissant et les attirant derrière lui, avec les mains remplies du sel de la sagesse.
Pour le dire en un mot, sans offenser personne, je ne me souviens pas d’avoir connu un homme qui fut orné d’une façon si complète et plus splendide des dons que l’Apôtre désirait tant pour les hommes dévoués à l’apostolat.